J’ai découvert le jeu I’m a trans man and I’m here to fuck (trans bodies are sexy) à l’occasion de la Trans Fucking Rage Jam. En découvrant qu’il s’agissait d’un jeu créé par un collectif de 4 personnes, j’ai immédiatement eu envie de les interviewer afin de découvrir la manière dont le jeu avait été créé.
I’m a trans man and I’m here to fuck est un jeu en solitaire basé sur The Wretched de Chris Bisset qui parle de sexe et met en avant un personnage d’homme trans.
“Tu es un homme trans, et tu es sexy à en crever. Ce soir, tu vas baiser et te faire baiser comme jamais auparavant. Combien de temps peux-tu retenir le plaisir qui parcourt ton corps avant d’exploser ?”
Présentation rapide
I’m a trans man.. se joue avec un paquet standard de 52 cartes et une tour de Jenga.
On y incarne un homme trans qui s’apprête à faire l’amour avec un partenaire.
Le principe de base est très simple : on sépare les familles de cartes en 4 paquets, puis pour faire avancer l’histoire on pioche une carte d’un des paquets.
Chaque carte est associée à une instruction. On suit les instructions dans une table de correspondance en fonction de la valeur de la carte :
Les cartes de Trèfle parlent des préliminaires.
Les Carreaux attisent la flamme, en évoquant des actions plus intimes.
Les Cœurs sont des cartes sexuelles explicites, et
Les Piques sont des cartes à l’aftercare (et sont tirés après la chute de la tour de Jenga)
Dans les catégories Trèfle, Carreau et Cœur, plus le chiffre de la carte est bas,
plus le message est “vanilla”. Les cartes de face (Roi, Reine, Valet) impliquent souvent
impliquent souvent une action épicée. En outre, les cartes paires sont concernent ce que votre personnage donne à son partenaire, et les cartes numérotées sont destinées à ce que votre personnage reçoit.
Certaines cartes vont demanderont de tirer un bloc de la tour de Jenga et de venir le placer en haut de la tour – comme dans le jeu classique de Jenga. Lorsque la tour tombe, cela signifie que le personnage explose / jouit et que vous pouvez commencer à piocher les cartes Piques.
A noter que le jeu a été conçu aussi bien pour jouer seul qu’à plusieurs.
Introduction à l’interview
J’ai eu le plaisir d’interviewer 3 des 4 personnes ayant créé ce jeu. 3 belles personnes passionnées de JDR : Logan, Nimaël et Rook Feld.
Lien vers le jeu : https://breathingstories.itch.io/trans-fucking-sexy
This interview is also available in english!
Note importante : l’interview a eu lieu en anglais et je l’ai ensuite traduite en français. Je ne suis pas traducteur, aussi je vous prie par avance de bien vouloir m’excuser pour les éventuelles imprécisions ou erreurs qui se seraient glissées dans ce texte.
> Logan, peux-tu te présenter, nous dire qui tu es et comment tu t’es retrouvé à travailler sur ce projet ?
Je m’appelle Logan (he/him). Je suis un concepteur de jeux, consultant et nerd en général, queer, trans, australien ! J’ai appris l’existence des JDR vers 2016, et j’ai été absolument époustouflé. C’était le genre de co-création d’histoires dont je ne savais pas que j’avais envie. J’ai commencé à faire mes propres jeux en 2019, et j’y prends un plaisir fou !
J’ai eu l’idée de I’M A TRANS MAN il y a environ un an. Le concept vague à ce moment-là était qu’en utilisant une tour jenga, tu fais l’amour, et quand la tour tombe, tu jouis. Je n’avais pas encore réfléchi aux autres modifications mécaniques et à la thématique. Mais j’ai hésité à créer le jeu à l’époque à cause de son contenu explicite. La plupart de mes jeux précédents étaient plus “bienveillant” et, pour être honnête, je craignais ce que les autres penseraient d’un tel jeu !
Mais quand Sasha a annoncé la #TRANSFUCKINGRAGEJAM, j’ai su que c’était un espace où ce genre de jeu serait non seulement accepté, mais aussi célébré. Et j’ai reçu beaucoup d’encouragements de la part d’autres personnes sur le discord, ce qui était très encourageant. Avec leur soutien, j’ai mis le stylo sur le papier – enfin, le clavier sur Google doc – et j’ai enfin commencé à écrire ! Mais j’ai réalisé très tôt que je ne voulais pas que ce soit un projet solo, comme tous mes autres jeux…
Lien vers la jam : https://itch.io/jam/transrage
> Merci Logan pour cette excellente introduction ! Quand je regarde ta page itch.io, je vois que tu as été très productif en très peu de temps. C’est assez impressionnant. Où trouves-tu ton inspiration ?
Haha, merci !
Mon inspiration vient de ma vie, du monde et des gens qui m’entourent.
L’exemple le plus évident est mon JDR autobiographique, mais les zines S.A.D., Time after Time, et bien sûr I’M A TRANS MAN, s’inspirent tous d’aspects de ma vie.
Ces jeux sont tous largement inspirés de ma propre expérience, mais il est assez étonnant de voir comment ils résonnent avec d’autres personnes.
Il y a un dicton que j’ai entendu, “le plus personnel est le plus universel”, et je le vois vraiment dans mes jeux.
Liens: le jeu autobiographique de Logan :
https://breathingstories.itch.io/logan
S.A.D. zines : https://breathingstories.itch.io/sad-vol-1
> Logan : Je vois que tu as fait beaucoup de jeux lyriques. Quelle est ta définition de ce terme ?
Haha ! C’est une question délicate. Chaque personne à qui vous demandez donnera une réponse différente, et cela fait partie de l’idée même des jeux lyriques (à mon avis).
Pour moi, il existe de nombreux types de jeux lyriques. Ils brouillent souvent les frontières entre les jeux, la poésie, les GN, les rituels et l’art. Ces combinaisons peuvent donc prendre de nombreuses formes différentes !
Personnellement, il y a des éléments que je n’ai vus que dans les jeux lyriques et avec lesquels j’aime jouer. Ces éléments sont les suivants :
– le fait que le joueur joue son propre rôle et non celui d’un personnage
– des émotions fortes
– la réflexion personnelle.
Le premier élément est particulièrement important pour moi dans de nombreux jeux lyriques.
Vous verrez donc ces thèmes en particulier dans beaucoup de mes jeux lyriques. Tout ce blabla et aucune définition ! Je suppose que maintenant que j’ai donné le contexte, je vais essayer d’en inventer une.
Pour moi, un jeu lyrique est souvent une pièce de média mixte, du point de vue de la conception du jeu, qui encourage le joueur à rester lui-même à travers le jeu (plutôt qu’un personnage) afin de l’emmener dans un voyage potentiellement profondément émotionnel, qui se termine par une réflexion sur soi et une connexion.
Et encore une fois, ce n’est que ma définition, elle ne correspondra pas aux jeux lyriques ou aux notions de chacun. En fait, elle pourrait ne pas correspondre à tous mes jeux lyriques !
Comme je l’ai mentionné plus haut, je pense que l’indéfinissabilité des jeux lyriques fait partie du genre. Il repousse toujours les limites, y compris celles des étiquettes. On essaie toujours quelque chose de nouveau, de bizarre et de différent. C’est assez excitant !
> Tout à fait d’accord. C’est pourquoi je demande. Chaque personne à qui tu demandes donnera une réponse différente, et cela fait partie de l’idée même des jeux lyriques (à mon avis). C’est une définition très personnelle et intéressante ! J’aime la façon dont ta définition des jeux lyriques croise le rituel et l’art. Pour moi, tout dans notre vie est un rituel.
Logan : Quel type d’émotion, de réflexion ou d’expérience souhaites-tu que les gens vivent en jouant à tes jeux ?
Cela dépend ! Cela peut varier d’un jeu à l’autre.
Avec I’M A TRANS MAN, je pense que les émotions que je veux évoquer sont quelque chose comme le frisson, l’excitation et le contentement. Le frisson et l’excitation face aux possibilités sexy, et le contentement de son propre corps.
La réflexion que j’espère suscitera une réflexion du joueur sur son propre corps et ses propres désirs intimes. Qu’est-ce qui les excite, où en sont-ils dans leur cheminement vers l’intimité et le sexe, comment voient-ils et aiment-ils leur corps, etc.
J’espère que l’expérience sera empreinte de joie. Comme “heck yeah, c’était amusant/un peu coquin/exhilarant/libérateur” et “heck yeah, je suis un homme trans sexy/une personne trans masculine si sexy !
Vous pouvez donc voir que ces émotions, réflexions et expériences sont très liées au contenu du jeu.
Mais si je voulais faire une déclaration plus générale, je dirai que j’ai tendance à vouloir évoquer l’émotion de la joie, une réflexion sur soi et sa place dans le monde, et une expérience de quelque chose qui “connecte” et d’un peu magique.
> Comment penses-tu que ton jeu a aidé cette expérience ? Evoque-t-il cette émotion et cette réflexion ?
Je pense que les jeux qui créent cette expérience le plus fortement sont les jeux les plus personnels et les plus honnêtes.
Il y a un dicton qui dit que “le plus personnel est le plus universel”. C’est-à-dire que si je conçois un jeu et que j’y joue moi-même, et qu’il a les effets et l’expérience décrits ci-dessus pour moi, il peut très bien en faire autant pour d’autres.
Plus explicitement, l’outil que je préfère aujourd’hui dans la conception de jeux est la question. Les questions sont si puissantes ! J’ai participé à une conférence entière sur les questions en tant que mécanismes. Les questions peuvent aider un joueur à penser aux choses d’une nouvelle manière, les guider doucement vers des endroits où ils ne sont jamais allés, et révéler beaucoup de choses par la réponse.
> Vous avez adapté les mécanismes de Wretched & Alone dans votre jeu. Qu’est-ce qui vous a plu dans ces mécanismes et quel a été votre processus d’adaptation ?
J’ai aimé le fait que dans les jeux Wretched & Alone, la direction que prend l’histoire est très claire dès le début. Il y a un grand sens de l’anticipation de cette façon. Tout au long du jeu, vous retirez des blocs de la tour, vous rapprochant de plus en plus de sa chute inévitable. Je trouve cela alléchant – c’est parfait pour un jeu sur le sexe, je trouve !
Il y a aussi un élément de sensualité dans le fait de toucher la tour. Souvent, je touche doucement plusieurs blocs différents, pour voir lequel est assez lâche pour être tiré, avant de tirer. Cette sensation de toucher peut faire penser au toucher d’un amant.
Tirer un bloc d’une tour de jenga était donc le principal attrait pour moi, et les jeux Wretched & Alone étaient le premier exemple de ce principe que j’ai vus.
J’aime aussi le fait que Wretched soit guidé par des amorces. Le fait d’avoir des amorces et des questions intéressantes comme guides pour un jeu permet vraiment au joueur d’ajouter sa propre saveur. Une seule question peut donner juste assez de contexte et d’indications pour que le joueur puisse construire à sa guise. J’adore les questions comme mécanismes ! J’ai donc été très séduit par cet aspect.
Chaque question est associée à une carte d’un jeu de cartes standard, ce que beaucoup de gens ont sous la main. J’ai donc conservé cette idée.
Ce que j’ai changé, c’est le mécanisme des dés. Ou plutôt, je l’ai simplement laissé de côté ! Dans le Wretched, vous lancez un dé pour savoir combien de cartes vous devez tirer du jeu à la fois. Ensuite, vous répondez à toutes ces questions et vous tirez de la tour. Ceci est un tour. Dans ce jeu, chaque tour réussi vous rapproche de la possibilité d’échapper à l’extraterrestre qui essaie de vous tuer, ce qui se produit si la tour tombe. Donc la chute de la tour est un état perdant. Mais puisque j’ai décidé que la chute de la tour était un état de victoire (en quelque sorte), je n’ai pas ressenti le besoin de la mécanique des dés. Il n’y avait pas besoin de rounds pour dicter les jours qui passent, car I’M A TRANS MAN se déroule en une seule nuit.
En gros, j’ai gardé la tour et les cartes, et supprimé les dés.
Il y a cependant eu un léger changement supplémentaire concernant le fonctionnement des cartes. Dans la plupart des jeux W&A, tout le jeu est mélangé, de sorte que vous pouvez tirer n’importe quelle couleur à tout moment. Dans I’M A TRANS MAN, je voulais un arc clair allant du flirt/préliminaire au sexe, puis à l’aftercare. J’ai donc décidé de le faire par le biais des couleurs. Chaque couleur est séparée, et vous vous déplacez à travers elles une par une. Cela a permis une expérience plus linéaire, plutôt que de tirer une carte sexy, puis un aftercare, puis un préliminaire, par exemple.
Je pense que la principale différence est que dans I’M A TRANS MAN, vous voulez finalement que la tour tombe. Dans les autres jeux W&A, on ne veut vraiment pas que cela arrive ! Donc, à partir de cette différence clé, des changements mécaniques subtils ont été apportés.
> Cela ressemble beaucoup à un sentiment que j’ai eu en jouant à StarCrossed d’Alex Roberts, si tu connais.
Je connais ce jeu ! J’y ai joué plusieurs fois avec mon partenaire. Une fois en tant que chevalier et dragon, et une fois en tant que planète et trou noir.
> Alors, sur quoi travailles-tu actuellement ? Peux-tu nous en dire plus sur tes prochains jeux ?
J’ai pas mal d’idées qui me trottent dans la tête, en plus du travail que je fais sur les jeux d’autres personnes.
Celui qui m’enthousiasme le plus est un jeu/poème lyrique qui utilise le langage des jeux de table pour évoquer de manière poétique la vie et ses étapes, de la naissance à la mort et tout ce qui se trouve entre les deux.
Il s’agit d’un projet un peu particulier, mais l’idée m’excite, alors je vais le faire !
Je travaille également sur quelques idées pour les game jams de Reliquary Station.
(Reliquary Station étant la communauté qui est restée après la Trans Fucking Rage Jam).
L’une d’entre elles concerne les nœuds à faire pour montrer son affection.
Une autre est une extension pour explorer les rivalités entre les PJ (et les PNJ) pour Prole (un JDR avec des pièces de monnaie).
Ce sont les choses les plus importantes pour le moment, je pense !
> Peux-tu te présenter, nous dire qui tu es, et comment tu t’es retrouvé à travailler sur ce projet ?
Salut ! Je m’appelle Nimaël, mes pronoms sont iel/il, et je suis une personne trans-masc non-binaire vivant en France. Depuis des années maintenant, les JDR sont ma première passion, j’ai joué à toutes sortes de jeux différents, et ils m’ont permis de rencontrer des gens géniaux et de découvrir beaucoup de choses sur moi-même (j’adore les JDR). J’ai créé mon premier JDR pendant la TRANS FUCKING RAGE JAM de stargazersasha, donc je suppose qu’on peut dire que j’écris aussi des jeux ?
Vous pouvez me trouver sur twitter @Nimael_ et sur itch à nimael.itch.io.
Deux choses m’ont amené à I’M A TRANS MAN AND I’M HERE TO FUCK (TRANS BODIES ARE SEXY) : premièrement, pendant la jam, j’ai lu quelques extraits du jeu partagés par Logan ou Vlad et je les ai adorés, c’était vraiment génial ; mais aussi j’ai découvert en faisant mon jeu que faire des mises en page est vraiment amusant et que j’aimais beaucoup ça. Donc presque à la fin de la jam, j’ai demandé si je pouvais collaborer avec eux et faire les layouts de “I’M A TRANS MAN”. J’étais fou de joie quand l’équipe a dit oui .
Je n’ai pas fait toutes les mises en page, seulement les ” pages de garde “, comme la couverture elle-même et les titres des différentes sections. C’était une chose très agréable à faire !
> Merci Nimaël ! La mise en page du jeu est impressionnante. Elle a sa propre personnalité. Quelle a été ta principale inspiration ? As-tu travaillé sur chaque page ou chapitre séparément ou comme un ensemble cohérent avec une idée directrice ?
Merci <3 Je suppose que comme beaucoup de gens j’ai découvert qu’on pouvait faire des mises en page bizarres et cool en JDR quand j’ai lu Mork Borg, donc on peut dire que c’est une de mes inspirations. J’aime aussi regarder les mises en page cool des zines et je suppose que la plupart de mes idées pourraient venir de choses que j’ai déjà vues là-bas.
Comme je n’ai fait que les pages de “couverture” (couverture du livre et chapitres), je les ai travaillées séparément. Je voulais que chaque page donne une impression très différente, j’ai donc gardé la même structure (couleur, symbole et titre) mais j’ai changé tout le reste (polices, couleurs, tailles…).
> Nimaël, parle-nous de tes loisirs préférés (musique, littérature, jeux, tout ce que tu aimes). Ces choses inspirent-elles tes créations ?
Wow, j’ai l’impression que c’est difficile de répondre à cette question ahah. J’ai du mal à choisir une chose “préférée” et je change presque toujours mes préférées quand je découvre une nouvelle chose passionnante. Je suppose que mes inspirations fluctuent beaucoup au cours de ma vie. Cependant, lorsque je suis passionné.e par quelque chose, je suis beaucoup trop investi.e jusqu’à ce que la prochaine chose arrive.
Je peux dire que je joue à beaucoup de jeux vidéo, l’un de mes préférés en ce moment étant Disco Elysium, pour sa narration et ses superbes visuels. En ce qui concerne les jeux de rôle, j’aime généralement les jeux qui font une large place à la narration et aux personnages. Je ne sais pas lequel est mon préféré, peut-être Mobile Frame Zero Firebrands que j’aime rejouer tous les quelques mois ?
J’achète et je lis beaucoup de jeux, souvent parce que j’aime les illustrations ou les mises en page que je peux voir (ou parce qu’ils sont faits par des gens que j’aime bien !). Je pense que c’est ce qui m’inspire le plus : toutes les choses que je vois et lis au quotidien, notamment sur les réseaux sociaux où je passe trop de temps à suivre beaucoup d’artistes sympas.
Oh, et ma couleur préférée est le jaune J’essaie de toujours mettre un peu de jaune dans mes créations ahah.
> Merci Nimaël ! Comment présenterais-tu I’M A TRANS MAN AND I’M HERE TO FUCK ?
J’ai l’habitude de dire “le jeu dont j’ai fait les layouts ; avec 3 personnes géniales”.
Comme Rook l’a dit, je ne présente pas le jeu si je ne suis pas sûr d’être avec un public amical. Si c’est le cas, je dis généralement que c’est un jeu érotique, sexy et plein de transidentité. Je mentionne que c’est un jeu solo qui se joue avec une tour de Jenga, et que lorsque la tour tombe, on jouit. Je pourrais citer Logan qui a dit en présentant le jeu : “le message de base du jeu est ‘fuck you I can be trans and have great sex thank you very much'”.
C’est une présentation puissante. Elle en dit tellement long.
> Nimaël, peux-tu nous présenter la Trans Rage Jam ?
Le TRANS FUCKING RAGE JAM (ouais, il faut le dire avec les majuscules !) a été amené dans ce monde par la merveilleuse stargazersasha (https://twitter.com/stargazersasha).
C’était un endroit où les personnes transgenres pouvaient créer des illustrations et faire des jeux pour exprimer leur rage ; d’abord destiné à faire des JDR, elle s’est rapidement étendue à toutes sortes de jeux et d’arts. Elle a commencé le 10 avril et s’est terminée le 10 mars.
Avec la jam, un serveur discord a été créé, et sur ce discord, une communauté a vu le jour. Ce serveur discord était l’un des meilleurs endroits où j’ai jamais été, je pense, en raison de toutes les personnes géniales qui s’y trouvaient – partageant leurs progrès sur leurs jeux, s’aidant les uns les autres, donnant des retours positifs, de bons conseils, et globalement beaucoup de communication positive.
Au début, il s’agissait de 3 canaux créatifs, #trans #fucking & #rage, qui se sont rapidement étendus à beaucoup plus lorsque nous avions besoin d’espace (comme #red & #black & #feral par exemple !).
Je peux dire que j’ai rencontré des gens merveilleux là-bas, et que je suis très heureux d’avoir cliqué sur ce lien !
Si vous voulez voir certains des jeux les plus cool ou les plus bizarres que vous ayez jamais vus, vous devriez aller sur https://itch.io/jam/transrage.
Le serveur existe toujours aujourd’hui, rebaptisé RELIQUARY STREET STATION, et accueille une communauté de ~160 personnes brillantes, ainsi que des jams hebdomadaires où nous sommes invités à soumettre des travaux en cours ou des pièces inachevées.
> Peux-tu te présenter, nous dire qui tu es, et comment tu t’es retrouvé à travailler sur ce projet ?
Bonjour ! Je suis Rook Feld, bouffon du genre et touche-à-tout. Vous pouvez découvrir mon travail sur www.rookfeld.com ou sur Twitter/Instagram @boxen202.
En fait, je suis avant tout un acteur de théâtre immersif, du moins de par ma formation. J’aime réfléchir à l’espace, au langage et à l’histoire. Mon travail explore souvent les thèmes du deuil, de la temporalité queer et de la communication non verbale.
Je me suis retrouvé à travailler sur I AM A TRANS MAN… par le biais du discord Trans Fucking Rage Jam de Sasha (sashastargazer). Logan a posté un message dans le canal ” looking-for-collaborators ” pour trouver un artiste, et j’ai pensé que je correspondais bien au projet. Je suis un illustrateur transmasc qui aime dessiner les corps en interaction, après tout !
> Merci Boxen ! Je trouve tes créations tout simplement sublimes. Parle-nous de tes oeuvres préférées (musique, littérature, jeux, couleurs, tout ce que tu aimes)
Oh bonté divine, merci ! J’aime bien décomposer les choses, alors voici mes choses préférées (en ce moment) par catégories :
Littérature
– Tout ce qui est écrit par Octavia Butler, en particulier Dawn et Parable of the Sower. Dawn est un livre de science-fiction sur le premier contact, le sexe entre extraterrestres et humains, et les drogues. Parable of the Sower m’a influencé philosophiquement et politiquement plus que tout autre roman. Un jour, j’ai rassemblé dans un document Google tous les passages de Earthseed (écritures religieuses fictives basées sur les propres journaux de Butler) des deux livres de Parable. Elle est morte avant d’avoir pu terminer la série. Un jour, je veux voir de mes propres yeux ses notes pour le troisième livre, Parable of the Trickster. Elles sont dans une bibliothèque privée, mais qui sait ?
– City of Saints and Madmen de Jeff Vandermeer. Ce roman est une merveille de construction du monde. Il s’agit d’une collection de documents primaires (pour la plupart) de la ville fictive de Vandermeer, Ambergris. Flyers, textes historiques, écrits universitaires, transcriptions d’entretiens, etc. J’ai participé au camp d’été de construction de monde que Vandermeer a fondé pendant ma pré-adolescence. Cet endroit – Shared Worlds – et les écrits de Vandermeer m’ont façonné.
– Le travail d’Anne Carson. C’est une classiciste qui traduit le grec et le latin et écrit des poèmes en anglais. Son poème Cassandra Float Can est immensément important pour moi en tant que texte permettant de traiter le deuil et le changement.
Musique
– J’écoute beaucoup de Darren Korb. Il est le compositeur de Supergiant Games. Je suis surtout obsédé par la bande originale de Bastion. Ces mélodies ont accompagné de nombreuses nuits tardives où j’ai fait de l’art.
– Typhoon, un groupe dont les nombreux membres se succèdent pour des albums et des tournées. J’ai écouté leur musique depuis avant l’université. J’ai obtenu une licence en théâtre à la Northwestern University. Ces années ont suivi la perte la plus déchirante que j’aie jamais vécue, et j’ai donc rampé jusqu’à l’université. Typhoon était toujours là. Je recommande d’écouter l’album White Lighter dans l’ordre, avec les paroles sous les yeux.
– Patricia Taxxon, une musicienne fantastique et polyvalente. Elle est aussi une essayiste vidéo. Jetez un coup d’œil à ses essais sur la philosophie du droit d’auteur. La deuxième partie plaide pour l’abolition du droit d’auteur, et fait une transition impeccable vers la musique à un moment donné.
Jeux
– Le travail de Sylvan Lawrence. J’ai collaboré avec ellui sur un jeu sur les démons liés par l’âme à une gare. Ce jeu a commencé dans le cadre de la même jam que I AM A TRANS MAN…
Son travail est tout simplement fantastique. Je participe également à un jeu secret qu’iel dirige et c’est mon obsession depuis des mois. Un artiste incroyable.
– Solar Ash, un jeu vidéo sur le hoverkating, les globes oculaires, la boue, les champignons, le chagrin et bien d’autres choses encore. Réalisé par le même développeur de jeux vidéo que Hyper Light Drifter, dont la bande-son aurait dû figurer dans la section musique.
– Outer Wilds, un jeu d’exploration spatiale et d’archéologie par gravité qui se déroule dans un système solaire minuscule, fabriqué à la main et entièrement simulé. C’est vital pour moi en tant que personne.
Illustrations
– Les portraits surréalistes que fait mon partenaire. De superbes aquarelles. Et aussi ses créations au crochet ; j’adore serrer dans mes bras le champignon en peluche qu’iel m’a fait.
– Le design des personnages de Conner Fawcett. Pour quelqu’un dont le premier amour en art visuel a toujours été de dessiner des gens bizarres, j’adore le travail de Fawcett. Regardez aussi le design de ses accessoires ! J’aime raconter des histoires à travers des objets.
– Dessin automatique et cadavre exquis. J’adore ces exercices, qui viennent des surréalistes du Club Voltaire. Je pourrais te donner les instructions si tu veux, mais mon téléphone est en train de mourir et j’en ai déjà dit beaucoup !
> wow ça va me faire beaucoup de choses à découvrir ! merci
De rien j’adore parler de ces choses là
> Boxen, quelle a été ton approche sur cette collaboration ?
J’ai lu ce que l’équipe avait préparé jusqu’à présent : la mise en page préliminaire, une grande partie du texte des règles et une combinaison de messages-guides. Puis j’ai fait des croquis basés sur les sentiments que cela suscitait en moi.
Je me suis rendu compte à ce moment-là que j’avais trouvé quelque chose avec l’angle de vue, alors j’ai proposé à Logan l’idée que tous les dessins soient faits à partir du même angle de vue. J’ai dit : “Je suggère de garder cet angle constant pour deux raisons. Premièrement, je pense que c’est une belle façon d’observer les corps, avec tout en vue, pour ainsi dire. Deuxièmement, je pense que ce serait cool d’avoir un angle constant pour lier l’art ensemble alors que les personnes et les positions changent. cela agirait comme un tissu conjonctif qui maintiendrait le “corps” de l’art ensemble.” Logan a répondu : “J’aime l’idée d’un angle où l’on peut tout voir, rien n’est caché (faisant écho au fait que les personnes transgenres ne devraient pas avoir l’impression de devoir cacher leur corps transgenre). j’aime aussi l’idée de l’angle qui lie toutes les personnes entre elles.” À partir de ce moment-là, j’ai su que nous allions collaborer.
Parce qu’il avait si parfaitement complété mes pensées avec les siennes. Et construit sur les miennes.
Nous avons ensuite discuté de ce qui devait être inclus.
Nous voulions un éventail d’expériences et d’expressions à travers les six sujets de l’art.
Nous nous sommes mis d’accord pour inclure au moins une personne trans masculine qui n’a pas subi ou ne veut pas subir de chirurgie, une personne avec des cicatrices de chirurgie du torse, sans mamelons, sans poils, sans jouets sexuels, etc. J’ai décidé que je dessinerais des personnes transmasc variées faisant l’amour afin de rendre les autres joyeux.
> et le résultat est tout simplement parfait. Tes dessins mettent vraiment le jeu en valeur. et embrasse parfaitement son sujet. As-tu eu l’occasion de tester le jeu ?
Merci beaucoup !
Non, je ne l’ai pas fait ! Je suis un peu timide. C’est drôle, non ?
Mon partenaire a tout de même acheté le jeu
> Je te comprends parfaitement. J’ai participé à tant de projets de jeux sans même trouver le temps d’y jouer …
Oui, exactement ! Il n’y a pas assez de temps dans la journée.
> Parlons de JDR. Tu as parlé de Sylvan Lawrence. Quels sont les jeux auxquels tu joues ?
Je dirais que le travail d’Avery Alder a cimenté mon amour pour les JDR. Je dirigeais un groupe de D&D au lycée, mais ce n’était pas suffisant. Il a fallu Monsterhearts et The Quiet Year pour me pousser à l’obsession totale.
Mon nom vient en fait d’un de mes personnages de Monsterhearts. Un fae, pas moins ! Donc, techniquement, j’ai volé mon nom aux fae.
Les poèmes de jeu trouvés sur ce site (https://norwegianstyle.wordpress.com/) ont été fondamentaux pour mon développement en tant que créateur de jeux.
(C’est l’une des cinq raisons de mon nom. Collectionnez-les toutes pour déverrouiller le Deep Rook Lore).
J’adore jouer à des jeux de narration. Je vous enverrai un doc en fait
https://docs.google.com/document/d/1ORjb6onA9mOJ772S4xR6bcanWgKq9mU4d-Og6G_p7_s/edit?usp=drivesdk
THEN Le jeu de l’histoire en dix secondes C’est un jeu que mon ami Jeff, du lycée, et moi avons inventé. Deux joueurs. Une personne commence à compter silencieusement jusqu’à trois en levant les doigts. C’est la période de préparation de trois secondes. Puis le compteur recommence, en comptant jusqu’à dix cette fois. Dès que le deuxième compte commence…
> Si tu devais présenter I’M A TRANS MAN AND I’M HERE TO FUCK, comment t’y prendrais-tu ?
Bonne question, je suis un peu hésitant. Je pense que je ne voudrais présenter le jeu qu’à un public très particulier. Ce jeu est pour ceux qui en ont besoin, du moins pour moi. J’en avais besoin, à un certain niveau !
C’est joyeux, et c’est aussi approprié pour la Trans Fucking Rage Jam. Pour moi, la joie trans est souvent aussi un “fuck you” à l’hégémonie transphobe et suprémaciste blanche sous laquelle nous vivons. mon travail sur ce jeu a un soupçon de cette joie et de cette rage, aussi. Je pense que le texte du jeu l’exprime le mieux : “Si vous êtes ici parce que vous fétichisez les personnes trans et les considérez comme des objets sexuels, allez vous faire foutre tout de suite. Je suis sérieux.
Ce jeu est fait pour que les hommes et les femmes trans se voient représentés comme des êtres humains sexy, dignes de tout plaisir charnel qu’ils désirent.”
Donc si une personne n’est pas d’accord avec ça, je ne voudrais pas du tout lui présenter le jeu.
Dans le cas d’un public amical, je lui dirais que le jeu se joue avec une tour de type Jenga et un jeu de cartes. Je lui donnerai le texte complet des pages Sécurité et Consentement, peut-être.
Mais après avoir présenté le jeu, je terminerais en citant à nouveau le texte : “Tout au long de ce jeu, vous êtes invités à imaginer votre corps comme bon vous semble. Il n’y a pas de corps trans-masc “valide”. Vous pouvez ou non avoir ou vouloir un pénis. Vous pouvez ou non avoir ou vouloir une chirurgie du torse. La version de vous que vous jouez dans ce jeu peut être légèrement différente de celle que vous êtes dans la réalité.
Tout cela n’est pas grave.
> C’est un message très important. Je veux dire, le jeu offre une expérience spécifique mais le fait que ce jeu existe semble être très important.
Absolument.
> Le jeu est publié sous le terme de jeux lyriques. Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
A mon avis, un jeu lyrique est à un jeu ce qu’un essai lyrique est à un essai. c’est un jeu avec une touche de poésie
> Boxen y a-t-il quelque chose dont nous n’avons pas encore discuté et dont tu aimerais parler dans cette interview ?
Peut-être mes propres jeux, brièvement ?
La plupart d’entre eux sont des jeux poétiques, ce qui, je pense, entre dans le cadre des jeux lyriques. Tous mes jeux jusqu’à présent sont destinés à être joués en 15 minutes environ. Ils ont tous des copies communautaires disponibles. (https://rookthegremlin.itch.io/)
AFTERPARTY v2 est un recueil de poèmes ludiques, présenté comme “une soirée de deuil ludique”. Mon collaborateur J.R. Hecimovich et moi avons développé le projet au fil des ans, en commençant par v1, qui était une pièce de performance interactive pour Zoom. Chaque jeu-poème a une approche différente du thème commun des transitions, de la perte et du deuil.
Narcissus Echo est un jeu de miroir pour deux joueurs sur la mythologie auto-perpétuée et la romance toxique.
Treehome est un petit jeu adorable, à l’opposé du ton de Narcissus Echo ! J’ai fait Treehome pour mon fiancé, avec qui je partage un amour gay et trans. Le fait d’être avec ellui m’a aidé à me sentir en sécurité et même à m’amuser en pensant à l’avenir ! Le jeu essaie donc de capturer ce sentiment.
> Boxen peux-tu nous dire quels sont tes prochains projets ?
Mortal Terminus est un jeu de Sylvan Lawrence et illustré par moi ! Les joueurs sont des démons liés par l’âme à la gare à la fin de toutes les voies.
Summit of the Living Mountain est un TTRPG coopératif/compétitif sur des équipes de braqueurs rivales qui escaladent un kaiju de la taille d’une montagne. Logan, ma partenaire Annaca Stieber et moi-même collaborons à ce projet.
J’ai récemment créé un profil de GM professionnel sur StartPlaying.Games ! https://startplaying.games/gm/62918ab4933039027235a37c
Je vais lancer ma carrière de MJ professionnel après 9 ans de MJ amateur. La campagne s’appelle Beneath the River Wye, et je vais la mener comme un jeu de .dungeon.
J’aborde le rôle de maître de jeu à partir d’une expérience d’acteur de théâtre immersif. En tant que bouffon, je considère que la partie “jeu” du “roleplay” est essentielle. À toutes les tables que je dirige, nous acceptons de nous laisser aller à la folie. Nous acceptons de prendre soin de nous-mêmes et des autres. Et nous acceptons d’entrelacer nos idées et celles de nos collègues conteurs. Racontons une histoire…
https://startplaying.games/adventure/6294991134ba2b0549eedc6b
I discovered the game I’m a trans man and I’m here to fuck (trans bodies are sexy) during the Trans Fucking Rage Jam and when I discovered that it was a game created by a collective of 4 people, I immediately wanted to interview them to discover how the game was created.
I’m a trans man and I’m here to fuck is a solo game based on The Wretched by Chris Bisset that talks about sex and features a trans man character.
“You are a trans man, and you’re sexy as fuck. Tonight, you’re gonna fuck and get fucked like never before.
How long can you hold on to the pleasure that courses through your body
before you explode? How many desires can you fulfil before you’re spent?
How much sex can you have before you cum?”
Link to the game : https://breathingstories.itch.io/trans-fucking-sexy
I had the pleasure of interviewing 3 of the 4 people who created this game. 3 beautiful people passionate about TTRPG : Logan, Nimaël and Rook Feld.
> Logan, can you introduce yourself, tell us who you are, and how you found yourself working on this project?
I’m Logan (he/him). I’m a queer, trans, Aussie game designer, consultant and just general nerd! I learned of ttrpgs around 2016, and was absolutely blown away. This was the kind of story cocreation that I didn’t know I craved. I started making my own games in 2019, and enjoy it beyond belief!
I had the idea for I’M A TRANS MAN maybe a year or so ago. The vague concept at that time was that using a jenga tower, you’re having sex, and when the tower falls you cum. The other mechanical tweaks and theming I hadn’t given much thought yet. But I shied away from actually making the game back then because of its explicit content. Most of my previous games have more ‘wholesome’ vibes, and I feared what other people would think of such a game to be honest!
But when Sasha announced the #TRANSFUCKINGRAGEJAM, I knew that was a space where this sort of game would not only be accepted, but celebrated. And I got a lot of encouragement from other folks on the discord, so that was really heartening. With their support, I put pen to paper- well, keyboard to Google doc- and finally got writing! But I realised early on that I didn’t want this to be a solo endeavour, like all my other games…
link : https://itch.io/jam/transrage
> Thank you Logan for this great introduction! When I look at your itch.io page I see that you have been very productive in a very short time. That’s pretty impressive. Where do you get your inspiration?
Haha, thank you!
My inspiration comes from my life and the world and people around me.
The most obvious example is my autobiographical tabletop game, but also the S.A.D. Zines, Time after Time, and of course I’M A TRANS MAN, all draw on aspects of my life.
These games are all largely from my own experience, but it’s been quite amazing to see how they resonate with other people regardless.
There’s a saying I’ve heard, ‘the most personal is the most universal’, and I really see that in my games.
Links: https://breathingstories.itch.io/logan
https://breathingstories.itch.io/sad-vol-1
> Logan : I see that you made a lot of Lyric Games. What is your definition of this term ?
Haha! Now that’s a tricky question. Everyone you ask will give a different answer, and that’s part of the idea of lyric games itself (in my opinion).
To me, there are many types of lyric games. Often they blur the boundaries between games, poetry, LARP, ritual and art. So there’s lots of different ways those combinations can look!
For me personally, there are some elements I’ve only really seen in lyric games that I like playing with. These elements are:
– having the player play as themselves, not a character
– high emotions
– self reflection
The first one especially feels key to many lyric games for me.
So you’ll see these themes in particular in many of my lyric games. All this waffle and no definition aye! I suppose now I’ve given context I’ll have a go at making one up.
To me, a lyric game is often a piece of mixed media, from a perspective of game design, that encourages the player to remain themselves through play (rather than a character) in order to take them on a potentially deeply emotional journey, that ends in self reflection and connection.
And again that’s just my definition, it won’t fit everyone’s lyric games or notions. In fact, it might not fit all of my lyric games!
As I mentioned above, I think lyric games’ un-definability is part of the genre. It’s always pushing boundaries, including the boundaries of labels. Always trying something new and weird and different. It’s pretty exciting!
> Totally agree. That’s why I’m asking
Everyone you ask will give a different answer, and that’s part of the idea of lyric games itself (in my opinion).
That’s a very personal and interesting definition! I love how your definition of lyrical games cross ritual and art. For me everything in our lives are ritual.
> Logan What kind of emotion, reflection or experience do you want people to have while playing your games?
It depends! It can vary from game to game.
With I’M A TRANS MAN, I guess the emotions I want to evoke are something like thrill, excitement, and contentment. Thrill and excitement at the sexy possibilities, and contentment in one’s own body.
The reflection I’m hoping for is around the player reflecting on their own body and their own intimate desires. What excites them, where are they in their journey of intimacy and sex, how do they view and love their body etc.
And overall, I’m hoping the experience is one touched through with joy. Like ‘heck yeah that was fun/a bit naughty/exhilarating/liberating’ and ‘heck yeah I’m a sexy trans man/trans masc person!’
So you can see these emotions, reflections, and experiences are very tied to the content of the game.
But I guess if I made a general statement;
I tend to want to evoke the emotion of joy, a reflection of self and one’s place in the world, and an experience of something connective and a little bit magical
> How do you think your game help this experience? Evoke this emotion and reflection?
I think my games which create this experience the most strongly are the games that are the most personal and most honest.
There’s a saying, ‘the most personal is the most universal’. That is, if I design a game and play it myself, and it has the effects and experience described above for me, it may well do the same for others.
More explicitly, my preferred tool these days in game design is questions. Questions are so powerful! I was on a whole panel about questions as mechanics. Questions can help a player think of things in a new way, gently guide them to places they’ve never been, and reveal much by the answer.
> You adapted Wretched & Alone mechanics in your game. What did you like about these mechanics and what was your adaptation process?
I liked how in Wretched & Alone games, it’s very clear from the start where the story is headed. There’s a great sense of anticipation that way. Throughout the game, you’re pulling blocks from the tower, getting closer and closer to its inevitable fall. I find that tantalising – so perfect for a game about sex imo!
There’s also an element of sensuality in touching the tower. Often I’ll touch a few different blocks gently, seeing which is loose enough to draw, before pulling. That sense of touch can be reminiscent of touching a lover.
So pulling from a jenga tower was the major draw for me, and Wretched & Alone games were the first example of that that I saw.
I also like that the Wretched is prompt driven. Having prompts and interesting questions as guides for a game really opens it up to the player to add their own flavour. A single question can give just enough context and guidance for the player to build on in any way that suits them. I love prompts as mechanics! So that was really appealing too.
Each prompt is attached to a card in a standard playing deck, which is something a lot of people have lying around. So I kept that idea too.
What I did change was the dice mechanic. Or rather, I just left it out! In the Wretched, you roll a die to see how many cards you must pull from the deck at a time. Then you answer all those prompts and pull from the tower. This is one round. In that game, every successful round gets you closer to escaping the alien trying to kill you, which happens if the tower falls. So the tower falling is a lose state. But since I decided I want the tower falling to be a win state (of sorts), I felt no need for the dice mechanic. There was no need for rounds to dictate passing days because I’M A TRANS MAN happens all in one night.
So basically I kept the tower and the cards, and removed the dice.
There was a slight additional change around how the cards worked though. In most W&A games, the whole deck is shuffled together, so you can pull any suit at any time. In I’M A TRANS MAN, I wanted a clear arc from flirting/foreplay, to sex, to aftercare. So I decided to do that via the suits. Each suit is separate, and you move through them one by one. This allowed a more linear experience, rather than pulling a sexy card, then and aftercare, then a foreplay one for example.
I think the major difference is that in I’M A TRANS MAN, you ultimately do want the tower to fall. In other W&A games, you really don’t want that to happen! So from this key difference, subtle mechanical changes flowed.
I think the major difference is that in I’M A TRANS MAN, you ultimately do want the tower to fall. In other W&A games, you really don’t want that to happen! So from this key difference, subtle mechanical changes flowed.
That sounds a lot like a feeling I had playing Alex Roberts’ StarCrossed, if you know
A game of impossible romance : when the tower falls, our characters may assume their love and maybe fuck or kiss
> That sounds a lot like a feeling I had playing Alex Roberts’ StarCrossed, if you know
I do know that one! I played it a few times with my partner. Once as a knight and a dragon, and one as a planet and a black hole
> So, what are you currently working on? Can you tell us more about your next games?
I have quite a few ideas churning in the back of my mind, alongside some work I am doing on other people’s games.
The one I’m most excited about is a lyric game/poem that uses the language of tabletop games to wax poetic about life and its stages from birth to death and everything in between.
It’s a bit out there and niche, but the idea excites me, so I’m just going to do it!
I’m also working on a few ideas for the Reliquary Station game jams.
(reliquary Station being the community that remained after Trans Fucking Rage Jam).
One is about tying knots to show affection.
One is an expansion for exploring rivalries between PCs (and NPCs) for Prole (a coin-flipping TTRPG)
Those are the main things right now I think!
> Can you introduce yourself, tell us who you are, and how you found yourself working on this project?
Hey ! I’m Nimaël, my pronouns are they/them, and I am a non-binary trans-masc person living in France. For years now, ttrpg have been my first passion, I have played all kinds of different ones, and they allowed me to meet awesome people and discover a lot of things about myself (I love ttrpgs). I have made my first TTRPG during the TRANS FUCKING RAGE JAM by stargazersasha, so I guess we can say I write games too ?
You can find me on twitter @Nimael_ and on itch at nimael.itch.io.
Two things brought me to I’M A TRANS MAN AND I’M HERE TO FUCK (TRANS BODIES ARE SEXY) : firstly, during the jam I’ve read some pieces of it shared by Logan or Vlad and I loved it, it was really great ; but also I discovered when I made my game that making layouts is really fun and that I liked it a lot. So almost at the end of the jam I asked if I could collaborate with them and make the layouts for “I’M A TRANS MAN”. I was overjoyed when the team said yes
I didn’t do all the layouts, only the ‘cover pages’, like the cover itself and the titles of the different sections. It was a very pleasing thing to do !
> Thanks Nimaël ! The layout of the game is impressive. It has its own personality. What was your main inspiration? Did they work on each page or chapter separately or as a coherent whole with a guiding idea?
Thanks <3 I guess like a lot of people I discovered we can do weird and cool layouts in ttrpg when I read Mork Borg, so we can say it is an inspiration of mine. I also like to look at cool layouts from zines and i guess most of my ideas might come from things I have seen before there.
Since I only did the “cover”pages (cover of the book and chapters), I worked on them separately. I wanted to have a very different feeling coming from each one so I kept the same structure (color, symbol and title) but changed everything else (fonts, colors, sizes…)
> Nimaël Tell us about your favorite things (music, literature, games, whatever you like). Do this things inspire your works?
Wow, I feel like it’s hard to answer this ahah. I have a hard time choosing a “favorite” thing and i almost always change my favorites when I discover a new shiny thing. I guess my inspirations are fluctuating a lot along my life. However, when I am passionate about something, I am waaaay too invested until the next thing comes.
I can say that I do play a lot of video games, one of my favs right now being Disco Elysium, for its narration and its gorgeous visuals. In ttrpg, I usually love games with a lot of storytelling, character driven games. I don’t know which one is my fav, maybe Mobile Frame Zero Firebrands that I like playing again every few months ?
I do buy and read a lot of games, often because I like the art or the layouts I can see (or because they are made by people I like !). I think it is what inspire me the most : all the things I see and read in a daily basis, especially on social networks where I spend too much time follow a lot of cool artists.
Oh, and my fav color is yellow I try to always put a bit of yellow in my creations ahah
> Thank you Nimaël !
How would you present I’M A TRANS MAN AND I’M HERE TO FUCK ?
I usually say “the game i did the layouts for ; with 3 awesome persons”. Like Rook said, I don’t present the game if I am not sure to be with a friendly audience. If I am, I usually say that it is an erotic game, a sexy one and a full of transness one . I mention that it is a solo game played with a Jenga tower, and when the tower falls, you cum. I might want to quote Logan who said when presenting the game : “the basic message of the game is ‘fuck you I can be trans and have great sex thank you very much'”
That’s a powerfull presentation. It says so much
> Nimaël Can you introduce us to The Trans Rage Jam?
The TRANS FUCKING RAGE JAM (yeah, you have to say it with the capital letters !) was brought into this world by the wonderful stargazersasha (https://twitter.com/stargazersasha).
It was a place for trans people to create art and make games to express their rage ; at first intended for making ttrpg, it soon expanded to all kind of game making and arts. It started on April 10TH and ended on March 10TH.
With the jam came a discord server, and on this discord a community came to life. This discord server was one of the best place i have ever been I think, because of all the awesome people there – sharing their progress on their games, helping each other, giving positive feedback, good advice, and globally a lot of positive communication.
At first they were 3 creative channels, #trans #fucking & #rage, who soon expended to a lot more when we needed some space (like #red & #black & #feral for example !).
I can say that i met wonderful people there, and that i am so glad i clicked on this link !
If you wanna check out some of the coolest or weirdest games you’ve ever seen, you should go on https://itch.io/jam/transrage
The server still exist today, renamed as RELIQUARY STREET STATION, and host a community of ~160 brilliant people, and some weekly jams where we are welcome to submit works-in-progress or unfinished pieces.
> Can you introduce yourself, tell us who you are, and how you found yourself working on this project?
Hello! I’m Rook Feld, gender jester and jack-of-many-trades. You can check out my work at www.rookfeld.com or on Twitter/Instagram @boxen202.
I am actually primarily an immersive theatre actor, at least by training. I love thinking about outer space, language, and history. My work often explores themes of grief, queer temporality, and non-verbal communication.
I found myself working on I AM A TRANS MAN… through Sasha’s (sashastargazer) Trans Fucking Rage Jam discord. Logan posted in the looking-for-collaborators channel seeking an artist, and I figured I fit the project well. I am a transmasc illustrator who loves drawing bodies interacting, after all!
> Thank you Boxen ! I find your works simply sublime. Tell us about your favorite things (music, literature, games, colors, whatever you like)
Oh goodness, thank you! I like breaking things down, so here are my favorite things (at the moment) in categories:
Literature
– Anything by Octavia Butler, especially Dawn and Parable of the Sower. Dawn is a sci fi book about first contact, alien-human sex, and drugs. Parable of the Sower has influenced me philosophically and politically more than any other novel. I once collected all of the Earthseed passages (fictional religious scripture based on Butler’s own journals) in both Parable books into a Google doc. She died before she could finish the series. Someday I want to see her notes for the third book Parable of the Trickster with my own eyes. They’re in a private library but who knows.
– Jeff Vandermeer’s City of Saints and Madmen. This novel is a marvel of worldbuilding. It’s a collection of (mostly) primary documents from Vandermeer’s fictional city of Ambergris. Flyers, historical texts, academic writing, interview transcripts, etc. I actually went to the worldbuilding summer camp Vandermeer founded in my preteen years. That place — Shared Worlds — and Vandermeer’s writing molded me.
– The work of Anne Carson. She’s a Classicist who translates Greek and Latin, and writes poetry in English. Her poem Cassandra Float Can is immensely important to me as a text for processing grief and change.
Music
– I listen to a lot of Darren Korb. He is the composer for Supergiant Games. I’m mostly obsessed with the Bastion soundtrack. Those tunes have accompanied many a late night of me making art.
– Typhoon, a band with many members who rotate out and in for albums and tours. I have listened to their music since before college. I graduated from Northwestern University with a BA in Theatre. Those years followed the most heart-rending loss I’ve ever experienced, and so I crawled through college. Typhoon was always there. I recommend listening to the album White Lighter in order with lyrics in front of you.
– Patricia Taxxon, a fantastic and versatile musician. She’s also a video essayist. Check out her essays on the philosophy of copyrighting. The second part argues for abolition of copyright, and transitions impeccably into music at one point.
Games
– The work of Sylvan Lawrence. I’ve been collaborating with them on a game about daemons soulbound to a train station. That game started as part of the same jam as I AM A TRANS MAN…
Their work is just fantastic. I also participate in a secret game-like thing run by them, and it’s been my obsession for months. Incredible artist.
– Solar Ash, a video game about hoverskating, eyeballs, sludge, mushrooms, grief, and so much more. Made by the same video game developer as Hyper Light Drifter, the soundtrack of which should’ve been in the music section.
– Outer Wilds, a space exploration, gravity-bending archaeology game set in a tiny, handcrafted, fully simulated solar system. It is vital to me as a person.
Art
– The surrealist portraits that my partner makes. Gorgeous watercolors. Also their crochet creations; I love hugging the stuffed mushroom they made me.
– Conner Fawcett’s character design. As someone whose first visual art love has always been drawing weird people, I am delighted by Fawcett’s work. Check out his prop design too! I love storytelling through objects.
– Automatic drawing and Exquisite Corpse. I love these exercises, which come from the Surrealists at Club Voltaire. I could tell you the instructions if you want, but my phone is dying and I’ve said a lot already!
> wow this is going to make me a lot of things to discover! thank you
You’re super welcome I love talking about these things
> Boxen , what was your approach on this collaboration ?
I read what the team had so far — prelimary layout, much of the rule text, and one suit of prompts. Then I sketched based on the feelings that evoked in me.
I realized at this point I struck on something with the angle, so I pitched to Logan the idea that all the art would be from the same high angle. I said: “I suggest keeping this angle consistent for two reasons. one, I think it’s a beautiful way to observe bodies, with everything in view, so to speak. two, I think it’d be cool to have a consistent angle tying the art together while the people and positions change. this would act as a connective tissue kinda holding the ‘body’ of art together.” Logan replied, “I like the idea of an angle where you can see everything, nothing is hiding (echoing that trans people shouldn’t feel like they have to hide their trans bodies). also I like the idea of the angle tying all the people together.” From that point on, I knew we would click collaboratively.
Because he had so perfectly complemented my thoughts with his.
and built on mine.
Then we discussed what needed to be included.
We wanted a range of experience and expression across the six subjects of the art.
We agreed that we’d include at least one trans masc person who doesn’t have/doesn’t want surgery, someone with top surgery scars and no nipples, body hair, sex toys, etc. I decided I would draw varied transmasc folks having sex in order to make others feel joyful.
> and the result is just perfect. Your drawings really enhance the game. and perfectly embraces its subject. Did you have the opportunity to test the game?
I didn’t! I’m a little shy. Isn’t that funny?
Thank you so much!
My partner bought the game, though
> I totally understand you. I’ve been involved in so many game projects without even finding the time to play them…
Yes, exactly! There’s not enough time in the day.
> Let’s talk about TTRPG. You talked about Sylvan Lawrence. What games do you play?
I’d say the work of Avery Alder cemented my love for TTRPGs. I DM’d a D&D group in high school, but that wasn’t enough. It took Monsterhearts and The Quiet Year to push me over the edge into full obsession.
My name actually came from a Monsterhearts character of mine. A fae, no less! So I technically stole my name from the fae.
The game poems found on this site (https://norwegianstyle.wordpress.com/) have been foundational to my development as a gamemaker.
(This is one of five reasons for my name. Collect them all to unlock the Deep Rook Lore.)
I love playing storytelling games. I’ll send you a doc actually
https://docs.google.com/document/d/1ORjb6onA9mOJ772S4xR6bcanWgKq9mU4d-Og6G_p7_s/edit?usp=drivesdk
THEN The Ten Second Story game This is a game my high school friend Jeff and I made up. Two players. One person starts silently counting to three by holding up fingers. This is the three-second prep period. Then the counter starts over, counting to ten this time. As soon as the second count begin…
> If you had to present I’M A TRANS MAN AND I’M HERE TO FUCK, how do you do it ?
good question; I’m a bit stumped. I think I’d only want to present the game to a very particular audience. This game is for those who need it, at least for me. I needed it, on some level!
It’s joyful, and it’s also fitting for the Trans Fucking Rage Jam. for me, trans joy is often also a “fuck you” to the white supremacist, transphobic hegemony we live under. my work on this game has a dash of that joy-and-rage, too. I think the text of the game put it best: “If you are here because you fetishize trans people and see them as sex objects, fuck off right now. I mean it.
This game is for trans men and trans masc folks to see themselves represented as sexy human beings, worthy of any carnal pleasure they desire.”
So if a person isn’t on board with that, I wouldn’t want to present the game to them at all.
Given a friendly audience, I’d tell them the game is played with a Jenga-like tower and a deck of cards. I’d them the full text of the Safety & Consent pages, maybe.
However I presented the game, I’d end by quoting the text again: “Throughout this game you are invited to imagine your body however you see fit. There is no ‘right’ or ‘proper’ trans masc body. You may or may not have or want a penis. You may or may not have or want top surgery. The version of you that you play in this game may be slightly different from the one you are in reality.
All this is okay.
> That’s a very important message. I mean, the game offers a specific experience but the fact this game exists seems to be very important.
Absolutely.
> The game is published under the term of lyrical games. What does it means to you?
In my opinion, a lyric game is to a game as a lyric essay is to an essay. it’s a game with a seasoning of poetry
> Boxen is there anything we haven’t discussed yet that you would like to talk about in this interview?
Maybe my own games briefly?
Most of them are game poems, which I feel like falls under the umbrella of lyric games. all of my games thus far are meant to be played in about 15 minutes. They all have community copies available. (https://rookthegremlin.itch.io/)
AFTERPARTY v2 is a collection of game poems, billed as “an evening of playful bereavement.” My collaborator J.R. Hecimovich and I developed the project over years, starting with v1, which was an interactive performance piece for Zoom. Each game poem has a different approach to their shared theme of transitions, loss, and grief.
Narcissus Echo is a mirror game for two players about self-perpetuating mythology and toxic romance.
Treehome is a lovely little game imo. opposite in tone to Narcissus Echo pretty much! I made treehome for my fiance who I am in big gay trans love with. Being with them has helped me feel like thinking about the future is safe and even fun! so the game is trying to capture that feeling.
> Boxen can you tell us what are your next projects ?
Mortal Terminus is a game by Sylvan Lawrence and illustrated by me! Players are daemons soulbound to the train station at the end of all tracks.
Summit of the Living Mountain is a co-op/competitive team TTRPG about rival heist teams climbing a mountain-sized kaiju. Logan, my partner Annaca Stieber, and I are collaborating on this project.
I recently created a professional GM profile on StartPlaying.Games! https://startplaying.games/gm/62918ab4933039027235a37c
I’ll be launching my professional GM career after 9 years of amateur GMing. The campaign is called Beneath the River Wye, and I’ll be running it as a game of .dungeon
I approach GMing from an immersive stage acting background. As a bit of a gender jester, I consider the “play” part of “roleplay” to be essential. At any table I run, we agree to let ourselves be fools. We agree to care for ourselves and each other. And we agree to interweave our ideas and the ideas of our fellow storytellers. Let’s tell a story…
https://startplaying.games/adventure/6294991134ba2b0549eedc6b